Pérenniser les emplois : « un combat perpétuel »

Article paru dans le Courrier Cauchois du 12/02/2021

« Après quinze ans de progression croissante, l’entreprise de Samuel Tabesse a été freinée par la crise sanitaire. Comme pour de nombreuses sociétés, l’année 2020 a été compliquée pour la SARL Samuel Tabesse, une entreprise générale de bâtiment spécialisée en plomberie, chauffage, carrelage, chape et dépannage, située à Tôtes. En raison de la crise sanitaire, liée au Covid-19, le chiffre d’affaires de l’entreprise a baissé de 10 %, soit des centaines de milliers d’euros. La perte est importante. Elle est due aux trois semaines d’arrêt entre le 17 mars et le 6 avril et l’activité au ralenti durant les mois d’avril et de mai, avec du chômage partiel. L’activité a vraiment repris à 100 % début juin.

De 1 à 49 salariés en quinze ans

Cette crise sanitaire a freiné la progression de l’entreprise de Samuel Tabesse. Après trois ans en apprentissage et trois ans dans une entreprise, il avait créé sa propre entreprise en 2005, chez lui à Etaimpuis. « J’ai commencé avec un apprenti et un véhicule ». En 2007, il embauche un ancien collègue. Cinq ans plus tard, il s’installe à Tôtes dans 270 m2 et compte alors dix salariés. C’est en 2015 qu’il achète le terrain route du Havre, où il se trouve toujours. Il y fait construire un bâtiment de 600 m2. Il emploie 49 salariés ! « En 2019-2020, on a explosé notre chiffre d’affaires : + 64 % », indique Amélie Tabesse, sœur aînée de Samuel, qui est la responsable administrative. Elle a quitté la région parisienne il y a deux ans, sans regret pour revenir s’installer dans le pays de Caux, et aider son frère dans son entreprise.

Si au début de la crise, « on était un peu perdu », reconnaît Amélie Tabesse, les dirigeants ont vite réagi. « On a commandé des EPI (Equipement de Protection Individuelle) à nos fournisseurs. Mais ils ont été réquisitionnés par les services hospitaliers. On a alors fait confectionner 200 masques en tissu par une entreprise de Tôtes. A l’époque, on ne parlait pas encore de catégorie. Et dès début avril, on a installé des plaques de plexiglass dans nos camions. Au bout de trois semaines, on a repris à vingt salariés. On n’avait pas le choix. A part le chômage partiel, on ne bénéficiait pas d’autres aides ». Durant l’été, « on a arrêté deux semaines au lieu des trois semaines habituelles de vacances », indique le PDGL’entreprise n’a pas été touchée par le deuxième confinement automnal. « On s’est servi de l’expérience du premier confinement. On était équipé en EPI », explique la responsable administrative. Le couvre-feu n’a également eu aucune incidence sur le travail de leurs équipes.

« La responsabilité de cinquante familles »

Pour combler la perte, Samuel Tabesse a mis en place plusieurs actions. Un site internet sera lancé la semaine prochaine. Et l’entreprise est dorénavant présente sur un réseau social. Tout ceci afin d’avoir plus de visibilité. Un partenariat a été scellé avec un intermédiaire qui met en relation particuliers et professionnels, afin de lutter contre la précarité énergétique. L’entrepreneur a également signé un nouveau contrat avec un constructeur de maisons individuelles. Et un deuxième est en cours de négociation. « C’est ce qui assure notre fonds de roulement. J’ai la responsabilité de cinquante familles. On ne peut pas flancher. Il faut aller chercher du business. C’est un combat perpétuel pour pérenniser les emplois ». Sa sœur et lui tiennent d’ailleurs à saluer les efforts de leurs salariés depuis le début de la crise.

Mieux, ils cherchent à recruter trois plombiers chauffagistes et des apprentis. « On rencontre un gros problème de main-d’œuvre qui est rare. Il y a une pénurie sur le marché du travail », assure Amélie Tabesse. « Sur nos 49 salariés, on a cinq apprentis ». Samuel Tabesse, qui a commencé apprenti, « espère bien les garder ». » (source Le Courrier Cauchois, 12/02/2021)

L’entreprise souhaiterait rectifier les données suivantes : « En 2019-2020, on a explosé notre chiffre d’affaires : + 64 % » ». Le Chiffre d’Affaires a augmenté de 64% entre 2015 et 2019, et non entre 2019 et 2020.